Rendre l'âme

Rendre l'âme

Vian veut souligner l'individualisme qui est prôné dans notre société moderne. Il veut démontrer que nous faisons preuve d’une extrême insensibilité lorsque nous sommes témoins de drames qui ne nous concerne pas directement. Pour cela, il choisit d'utiliser la mort. Le malheur le plus évident. Dans L’ecume des jours, les personnages sont souvent témoins de la mort d'inconnus. Cela ne semble pas les choquer le moins du monde. Ils traitent la chose comme un simple fait divers sans réelle importance. Au contraire, lorsqu’un personnage est confronté à la potentielle mort d'un proche, il perd toute son indifférence. L’exemple le plus percutant étant évidemment celui de Colin qui voit Chloé être en danger de mort. Il est alors prêt à tout pour la sauver. Il dépense tout l'argent qu'il lui reste pour lui prodiguer des soins. Cela est particulièrement touchant dans l'univers du roman où l'argent est bien souvent considéré comme une preuve d'amour. Colin va même jusqu'à s'abaisser a travailler,ce qui est assez mal vu dans sa société. Tout cela pour tenter désespérément de la sauver de la faucheuse. Ce couteau à double tranchant est une satire du monde réel dans lequel Vian évolue. Bien que les exagérations soient grossières, Vian touche là ou cela fait mal. On peut comparer les personnes mourant devant les yeux des personnages du livre aux morts que nous voyons lorsque nous regardons la télévision. En effet, peu de gens vont véritablement s'émouvoir devant les images d'une ville syrienne bombardée puisque cela nous semble loin. Vian transpose cette situation physique au niveau purement relationnelle. Dans l'univers de son roman, les personnes que nous ne connaissons pas personnellement, que nous n'aimons pas, sont considérées comme sans réelle valeur. Dans l'oeuvre de Vian, l'individualisme est tellement exacerbé que la vie devient un écran de télévision. Lorsque quelqu'un meurt devant lui, il n'est pas affecté émotionnellement puisqu'il est spectateur de sa propre vie. Il est condamné à regarder les autres comme des images insignifiantes matérialisés sur l'écran de ses prunelles, sauf évidemment lui-même et les personnes qu'il affectionne.


La mort est un thème omniprésent dans L'Étranger d'Albert Camus. On y voit évoluer un jeune homme du nom de Meursault qui apprend la mort de sa mère. Ce même jeune homme n'est pas du tout attristé par la nouvelle. Il semble completement indifferent a la mort de celle qui la mise au monde. Cette situation est évidemment très semblable aux personnages de L’ecume des jours qui semblent rester dans l'indifférence la plus totale lorsqu'un inconnu meurt devant leurs yeux. J'ai choisis L'Étranger puisque cette oeuvre ma fait beaucoup réfléchir. Elle pose un regard nouveau sur la différence et les relations humaines. En lisant le livre, j'ai souvent éprouver un sentiment profond de malaise tant la façon de voir le monde du protagoniste est inhabituel et étrange. Le roman porte très bien son nom. Le personnage semble incapable de se conformer, de mentir pour se favoriser. Ce qui frappe lors de la lecture, c'est que malgré le fait que Meursault ne semble éprouver aucune émotions à la mort de sa mère, il n'est pas du tout une mauvaise personne. Il n'est pas parfait mais n'a rien d'un être mauvais comme le pense ses détracteurs. Les deux oeuvres ont des points en commun. Cependant, il existe une différence majeure entre les deux ouvrages. En effet, Colin est parfaitement conforme aux normes de sa société. Il nous semble étrange, mais n'est pas perçu ainsi par ses pairs. C'est tout le contraire pour Meursault qui est véritablement un étranger dans son monde. Dans notre monde.

L,

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