Notre société tant superficielle

La superficialité est un caractère mais aussi une valeur extrêmement omniprésente dans la société d’aujourd’hui. Boris Vian, comme une multitude d’autres auteurs, incarne beaucoup de fiction dans ses oeuvres inspirées fortement de la réalité. Son roman «L’écume des jours» contient multiples éléments superficiels bâtissant fabuleusement l’univers du livre. De un, les personnages principaux ne possèdent aucune sorte de profondeur quelconque, et on peut seulement distinguer un ou deux de leurs traits de caractère, pas plus. Leurs sentiments et émotions ne sont pas très ressentis par le lecteur, car la seule chose qui importe aux personnages est leur image. Un autre exemple serait l’appartement de Colin. Effectivement, il est très moderne et somptueux. Cependant, Colin n’y passe presque aucun de son temps là-bas, mais après tout, la seule chose qui importe est qu’il est fier de son bel appartement. La relation du protagoniste et de Chloé est toute aussi superficielle que le reste, car le couple ne parle que de physique et de vêtements, et n’a jamais de vraies discussions. Finalement, on comprend à travers le livre que Chick est un vrai obsédé de Jean-Sol Partre, et qu’il veut posséder toute sa collection de livres, tout en faisant son possible pour accéder à sa fameuse conférence. Chick ne l’écoute même pas, et veut juste se créer une belle image, de quelqu’un à la mode et «tendance». Vian dénonce purement les gens de notre société faisant preuve d’un «snobisme» hors-norme. En effet, notre réalité est entièrement remplie de gens de ce genre, qui portent un «masque» sur les réseaux sociaux par exemple, dans un unique but de gagner plus de mentions «j’aime». Les gens feront tout sur l’internet pour pousser leur égo au maximum, incarnant la vie d’êtres qu’ils ne sont pas, détruisant leurs propres valeurs, prônant celles d’un individu plein de lui-même, égoïste, qui cherche l’attention ainsi qu’un certain narcissisme égocentrique. Alors, nous pouvons clairement voir la relation entre la superficialité dans «L’écume des jours» et celle de notre société actuelle, que Vian essaya de mettre à l’oeuvre.

D’ailleurs, il existe une multitude d’oeuvres artistiques qui touchent en partie au thème de la superficialité. Dans ce cas-là, on parle notamment de chansons, de peintures, ou bien de livres par exemple. Mais, l’une qui se distingue relativement bien du lot est la série-télévisée «Black Mirror». En effet, celle-ci tire principalement de différents personnages vivant dans un monde où la technologie prend réellement l’emprise sur la vie des gens, et que tout ce qui compte est leur apparence en ligne ainsi que leur niveau de popularité. Comme on peut l’imaginer, les personnages se retrouvent alors très isolés de connexions sociales, tout en restant peu approfondis par rapport à leurs émotions, leurs sentiments, ainsi que leurs traits de caractères. J’ai choisi cette oeuvre en particulier car elle peint un portrait si exact de notre monde tant superficiel. Les personnages vivent tous une réalité qui ne leur appartient point, essayant de faire valoir un égo différent de leur personnalité, dans un seul but de gonfler leur estime de soi, leur orgueil. Chez moi, «Black Mirror» évoque un sentiment d’embarras, mais aussi de tristesse. L’émission représente si bien la réalité technologique dans laquelle on vit, et on peut en tirer des conséquences potentielles à court ou moyen terme, pouvant affecter notre futur. C’est aussi quasi-embarrassant, parce que la série se comporte comme un miroir des humains. C’est comme si on regardait de quoi nous avions réellement l’air quand on est sur nos téléphones intelligents par exemple, et comment cela peut dégénérer. Nous voyons un peu de nous même dans l’émission, et c’est cela qui est honteux, c’est cela qui est alarmant, et c’est cela qui fait peur.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire